Mon cheminement vers le hijab

Qu’est-ce qui a déclenché votre décision d’observer ou d’élever votre niveau de pardah ?

En effet, c’étaient plusieurs choses.

Premièrement, j’avais finalement réalisé que mon shahada était des paroles en l’air. À l’époque, mon shahada était plutôt

« Personne n’est digne d’être adoré à part Allāh à l’exception de mon employeur, mes collègues, le regard des gens en général ».

Avec l’aide d’Allāh, j’ai dit STOP aux voix négatives qui encombraient mon cerveau et j’ai donné une chance à la modestie.

J’ai toujours aimé me rendre à la mosquée et j’essayais d’appliquer les autres commandements ou enseignements. Je lisais aussi beaucoup. Au fil du temps, j’ai trouvé en moi un double jeu et cela me rappelait le trait des hypocrites. Je disais être convaincu qu’Allāh était le Maître du Monde mais je ne pouvais pas passer le pas sur un simple morceau de tissu sur ma tête. Si ce n’est pas là le signe d’une hypocrite....

Et finalement, la mort remet tout en perspective. Comme le dit le Saint Coran, je m’interpellais sur ce que mon âme renvoyait pour le lendemain, ce lendemain pouvait être dans un jour, un mois, un an, une décennie, une vie ou une génération suivante.


Aviez-vous des réserves concernant la pardah ?

Comme ce n’était pas un moment ‘Eureka’ pour moi mais plutôt des années d’effort, j’ai éliminé mes réserves au fil du temps.

J’ai commencé par changer ma garde-robe petit à petit. Initialement, je portais un foulard autour de mon cou avec une robe moulante et des collants et j’ai transitionné vers des vêtements légèrement plus amples avec des manches plus longues et un pantalon moins moulant. De fil en aiguille, les robes que je portais pouvait contenir deux personnes de ma taille ! J’avais à ce moment-là la conviction que je pourrais finalement porter un manteau et couvrir ma tête désormais.


Avez-vous rencontré des difficultés ?

Par la Grâce d’Allāh, je n’ai aucun souvenir déplaisant à déplorer. Je me souviens par contre de la réaction des gens et notamment des hommes. J’ai toujours travaillé et au bureau, les collègues masculins étaient respectueux. Quand j’ai commencé à observer la pardah correctement, ces mêmes personnes s’écartaient de mon chemin pour me laisser passer, ils évitaient de croiser mon regard et il y avait toujours un sentiment de protection à mon égard. C’était surréaliste. Cela me confortait qu’Allāh était avec moi et qu’Il ne me laisserait pas tomber si j’étais sincère et je persévérais dans l’effort.


Que diriez-vous pour encourager les Lajna qui hésitent à porter un hijab et un manteau ?

Nous sommes toutes différentes et ce qui marche pour l’une ne marchera pas forcément pour une autre, mais s’il y a une chose qui est sûre, c’est qu’il faut garder une communication constante avec Allāh. Et la façon dont Allāh nous enseigne de communiquer avec Lui est à travers la Salat.

Retournez à la base c’est-à-dire votre relation avec Allāh. Si vous faites un pas vers Lui, Il accourt vers vous.

Reconnaissez les attaques de Shaytaan (Satan) et surtout ne soyez pas spectatrice dans votre propre vie.

Il est dit d’une croyante qu’elle voit Allāh dans tout ce qui l’entoure. Entrainez-vos yeux à voir la splendeur d’Allāh dans toutes choses ; qu’il s’agisse d’un coucher du soleil, des animaux, de la création du monde et j’en passe. Cela ouvrira la porte à la compréhension de choses plus complexes Insh’Allāh et vous confortera dans votre foi.


Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter ?

Ne calquez pas votre impression d’Allāh en vous basant sur le traitement que les humains vous accordent.

Les humains ne pardonnent pas ou pardonnent mal. Les humains questionnent les changements positifs et les efforts des autres. Certaines personnes croient qu’elles sont à un point de non-retour et ont un grand sentiment de honte et de culpabilité à cause du regard de l’autre.

Allāh, Lui, est Très Pardonnant, Il est Gracieux et Il est Miséricordieux. Essayez et vous verrez !!